Vie quotidienne: les foyers

Les meubles:
Dans les maisons les plus pauvres, le mobilier était limité à quelques bancs, un coffre de bois, et pour dormir des nattes avec un repose-tête.
Mais les demeures aisées ne possédaient pas non plus beaucoup de mobilier.
La cuisine comportait d’ordinaire un brasero, un four en brique, des paniers et des jarres pour conserver les aliments.
L’ameublement de la salle de séjour n’était pas très élaboré : les Egyptiens n’aimaient pas les grandes tablées ; ils mangeaient assis sur des nattes, se servant de petites tables basses pour une seule personne, ou au maximum pour deux. En revanche, les sièges étaient plus recherchés ; ils étaient réservés aux fonctionnaires dans l’accomplissement de leurs fonctions ou aux personnages de haut rang lorsqu’ils accordaient des audiences. C’étaient soit des sièges pliants sans dossier, les pieds en X, soit de véritables trônes avec dossier et accoudoirs. Les exemples les plus précieux, comme ceux que l’on a retrouvés dans les tombes royales, étaient en bois finement galbé, incrustés d’or et de pierres précieuses.
Le lit était tout aussi important : soutenu par un châssis de bois et de cuir, et muni d’appuis-tête. Ceux-ci étaient formés de deux pieds en X ou d’une unique tige soutenant un plan incurvé sur lequel on posait sa tête pour dormir. Malgré leur inconfort apparent, le nombre de ces objets dans tous les musées atteste qu’ils étaient très appréciés des anciens Egyptiens.
De petits coffres et des malles contenaient les vêtements et les objets de toilette.
Les ustensiles:
Peu d’outils des Egyptiens de l’Antiquité sont parvenus jusqu’à nous. Nous pouvons toutefois les reconstituer à travers les arts figuratifs. Certains bas-reliefs représentent en effet des menuisiers, des sculpteurs, des forgerons, des tailleurs de pierre en plein travail, entourés de leurs instruments.
Ceux-ci étaient extrêmement simples.
Parmi les ustensiles du tailleur de pierre et du sculpteur, nous trouvons des petites haches, des scalpels en bronze, des maillets en bois. Equerres et fils à plomb permettaient de définir la forme avec précision. Pour donner plus de brillant à la surface, on passait un polissoir sur la pierre. Des treuils et des courroies permettaient ensuite de soulever les blocs et les statues, avec l’aide de plans inclinés.
Les menuisiers n'utilisaient pas de clous mais de petits pieux de bois. Les morceaux s'emboîtaient si précisément les uns dans les autres que la colle était rarement nécessaire. Le bloc de bois était ébauché avec une hachette en bronze ou coupé avec une scie, puis fini avec un rabot ; les moulures les plus élaborées étaient ensuite exécutées avec un vilebrequin. L’objet fini était poli avec de la poudre abrasive et peint.
Les peintures murales représentent aussi les fondeurs, assis autour de leur forge, soufflant avec des tubes sur les charbons pour obtenir le degré de chaleur nécessaire à la fusion du métal. Les soufflets ne furent introduits que pendant le Nouvel Empire.
La nourriture:
Lorsque l'on observe les peintures tombales de Thèbes, qui souvent représentent des tables chargées de mets, ou les listes rituelles des mets que les Egyptiens plaçaient dans les tombes, on a l'impression qu'ils faisaient des repas fastueux et buvaient des flots de vin et de bière. Rien de tout cela ne correspond à la réalité, en tout cas en ce qui concerne la majorité de la population.
Les céréales ont toujours été à la base de l’alimentation des anciens Egyptiens. Le blé pour faire le pain et l’orge avec lequel était produite la bière constituaient la majeure partie de l’alimentation des couches les plus pauvres de la population. Les gens consommaient aussi du maïs et de l’avoine. D’autres céréales pouvaient également entrer dans la composition de la pâte à pain. Le pain aromatisé au lotus était particulièrement apprécié.
L’alimentation des pauvres était souvent carencée en viande ; l’apport en protéines n’était fourni que par les légumes.
Les riches, en revanche, se permettaient des repas abondants, comprenant notamment des portions de viande (oies, canards, cailles, viande bovine).
La richesse des jardins fruitiers était telle que les figues fraîches, les dattes et le raisin ne manquaient jamais à table. Les fruits secs et les galettes au miel représentaient les desserts de la cuisine égyptienne.
Comme en témoignent les nombreuses représentations de scènes de vendanges et de préparation du vin, celui-ci était fort apprécié des Egyptiens.