Le pharaon était entouré de personnages qui portaient le titre de smer, ami. Leur tâche était de veiller sur la personne du roi, de l’accompagner dans ses sorties officielles. Un autre rôle était encore plus convoité : celui de marcher à côté de la litière du roi durant les processions, en portant un éventail. Sur les inscriptions funéraires de certains personnages qui occupèrent des fonctions officielles, nous trouvons le titre de rekh nesut, c’est-à-dire "connu du souverain".
La vie de cour était réglée par une étiquette très rigoureuse. Selon leur rang, en effet, les courtisans pouvaient approcher de plus ou moins près la personne du souverain.
Parmi les cérémonies qui rythmaient la vie de cour, deux étaient particulièrement importantes : le couronnement et la fête dénommée Sed. Le couronnement survenait en présence des grands de la Haute et de la Basse-Egypte auxquels le nouveau roi offrait un pain en gage de prospérité. La fête Sed célébrait en revanche la trentième année de règne. La cérémonie du couronnement se répétait alors, puis le roi, portant la couronne de la Haute et de la Basse-Egypte, rendait hommage aux divinités. Enfin, il effectuait à quatre reprises une course en direction des quatre points cardinaux, confirmant de la sorte sa vigueur physique.
Par ailleurs, fêtes et banquets accompagnaient les événements qui touchaient la famille royale : mariages, naissances, funérailles. Des fêtes publiques, accompagnées de musiques et de danses, rythmaient en outre la saison agricole : crue, semailles, moisson.
La structure de l'Etat:
Au cours de l'Ancien Empire, l'Egypte était partagée en quarante provinces, que plus tard les Grecs appelèrent "nomoi". Dans chaque province le souverain nommait directement un gouverneur, le "nomarque" ou "Premier sous le Roi".
Le nomarque était à la fois le juge de la province et le responsable de la production agricole et des travaux publics. Il décidait du montant des impôts et dirigeait les archives dans lesquelles les scribes inscrivaient tout scrupuleusement.
Le fidèle gouverneur était récompensé par des dons, des terres et des titres honorifiques, et pour la construction de sa propre tombe il recevait l'aide du pharaon lui-même. Sa charge était héréditaire.
Sous le gouverneur l'on trouvait le vizir.
Celui-ci était surnommé "l'œil et l'oreille du souverain" ; il dirigeait toutes les activités et était également grand prêtre.
Les vizirs étaient nombreux, mais certains pharaons n'eurent qu'un seul vizir, chargé de contrôler les nomarques de tout le pays.
La dénommée "salle du vizir", dans le palais royal, abritait les archives d'Etat où les scribes, armés de leurs plumes et de leurs papyrus, annotaient les noms des contribuables et le montant des impôts.
L'argent n'existait pas et donc les impôts, versés en nature, étaient emmagasinés dans les greniers et les entrepôts royaux.
Il semble qu'il n’y avait aucune loi écrite en Egypte, mais il existait cependant une pratique légale garantie par le pharaon et le gouverneur de chaque province ; ce dernier, tout comme les citoyens mécontents, pouvait le cas échéant faire appel auprès d'un tribunal central.
La guerre:
Le monument le plus ancien de l’histoire militaire égyptienne est la célèbre "tablette de Narmer".
Narmer fut le premier pharaon de l'Histoire. La tablette commémore une série de victoires qui le confirment comme souverain des Deux Terres, le Nord et le Sud de l'Egypte.
Il s'agit d'une tablette d'ardoise en forme de bouclier – un objet dans lequel les femmes préparaient leur fard – sculptée de reliefs, représentant le roi Narmer qui tue les ennemis du Nord.
De tout temps les Libyens, les Nubiens et les "vils Asiates" furent les ennemis des Egyptiens.
Les puissances asiatiques étaient les plus redoutables.
Pendant le Moyen et le Nouvel Empire, les territoires d'Asie tombèrent souvent sous la domination égyptienne.
Au cours du Nouvel Empire, le pharaon devint un chef guerrier désigné par des épithètes tels que "Généralissime de l'armée", "Celui qui ne se retire pas du champ de bataille".
Sur les reliefs, le pharaon est le seul guerrier qui, sans écuyer, les rênes de son cheval attachées à sa ceinture, fonce dans les rangs des ennemis.
Cet esprit belliqueux n'aboutit toutefois pas à des résultats pratiques, car il existait désormais en Orient un grand royaume unifié, celui des Hittites.
La bataille menée par Ramsès II contre ceux-ci à Qadesh dans le nord de la Syrie (durant l’an 1294 av. J.–C.) compte parmi les plus fréquemment illustrées par l'art égyptien.
Le roi hittite envoie contre lui tous ses soldats, mais en vain ; la force de Ramsès II est invincible : c'est la défaite de l'armée hittite.
En réalité, Ramsès II se comporta d'une toute autre manière : après des années de guerre, il stipulait avec le roi hittite le premier traité de non-agression de l'Histoire.
Les peuples étrangers:
Les reliefs et les peintures attestent la remarquable habileté dont faisaient preuve les artistes égyptiens pour rendre les traits somatiques des différents types ethniques et les formes des habits exotiques. Les palais des pharaons étaient décorés de processions de prisonniers de guerre africains et asiatiques et de cortèges de princes étrangers rendant hommage aux rois de l’Egypte. La rencontre avec l’étranger était une expérience commune dans la vie de l’ancienne Egypte. Des esclaves africains et syriens faisaient souvent partie des butins de guerre. Le commerce constituait aussi une occasion de se confronter aux populations étrangères : les marchands égyptiens se rendaient habituellement au Liban et en Syrie pour acquérir du bois et des essences précieuses. Dès l’époque de l’Ancien Empire, les navires égyptiens fréquentaient le pays de Punt, sur la rive de la mer Rouge, correspondant sans doute à l’actuelle Somalie. Pendant le Moyen et le Nouvel Empire, des échanges fréquents sont attestés avec les Kephtious, populations grecques de la Crète. Parmi les peuples les plus mystérieux dont nous ayons connaissance par les documents égyptiens figurent les Peuples de la mer, populations de pirates qui sont décrites comme des "septentrionaux de tous les pays".
Les noms que les Egyptiens donnent à ces populations sont Lukka, Libu, Teresh, Shekelesh, et Shardana, à savoir des habitants de Lycie, de Libye, d'Etrurie, de Sicile et de Sardaigne : il s’agissait donc d’une confédération de peuples de descendance indo-européenne. Parmi ceux-ci se trouvaient les Akaouashs et les Achéens, les Grecs dont il est question dans les poèmes d’Homère.
Ces peuples apparaissent en force à l'horizon du delta en 1174 av. J.-C., date à laquelle ils furent repoussés par l’armée de Ramsès III.