L'architecture


Je vous parlerais ici des temples, des tombes, des habitations et des palais.


Les temples

Le temple, "la maison du dieu", était construit suivant un rituel complexe et fort précis, né d'une longue tradition. Le pharaon, guidé par la divinité, traçait le dessin de l'édifice sur un terrain purifié et sanctifié, où l'on creusait un fossé destiné à accueillir la "première pierre" et les offrandes propitiatoires.
Le temple s'élevait dans une enceinte sacrée, le "temenos", entourée d'un mur d'enceinte. Une allée bordée de sphinx conduisait des rives du Nil au portail du temple, flanqué de hautes tours de forme trapézoïdale. Par le portail, on accède à une cour entourée de colonnes puis, par une volée de marches, à une ou deux salles, dont le plafond est soutenu par des colonnes, appelées salles hypostyles. De là, on accède à un ou deux vestibules puis au sanctuaire, le point le plus haut du temple, où se trouve la statue de la divinité. Souvent, autour des salles intérieures, l'on trouvait des entrepôts ou des chambres à trésors.
Beaucoup de temples étaient dotés de cryptes où étaient conservés les trésors les plus précieux. L'on trouvait aussi toujours des tabernacles et des chapelles sur les toits. Au moins l'une de ces chapelles était immanquablement dédiée au rituel de l’"Union au Disque". Une fois par an, la statue de la principale divinité du temple était transportée sur le toit et exposée aux rayons du soleil. Des sculptures se trouvaient toujours dans les temples : statues colossales du roi, du Sphinx et des obélisques.



Les tombes

Le premier type de monument funéraire fut le mastaba. En arabe, ce terme veut dire banquette. En effet, les premières tombes, à structure extérieure tronco-pyramidale, ressemblaient à des sièges, d'où leur nom. C'était tout d'abord une simple chambre sépulcrale souterraine, surmontée d'une construction carrée en brique destinée à abriter le trousseau funéraire du défunt.
Plus tard les mastabas imitèrent l'aspect d'un palais, avec de faux panneaux et des niches sur les quatre murs extérieurs. C'est en s'inspirant de ce modèle de tombe qu'au cours de la troisième dynastie, Imhotep, architecte et vizir de Djoser, créa le grand ensemble funéraire de Saqqara.
La tradition rapporte qu’Imhotep, pour mieux mettre en relief la tombe du pharaon, construisit six mastabas de plus en plus petits l’un sur l’autre : c’est ainsi que naquit la pyramide à degrés. Cet édifice avait pour tâche de protéger le corps du roi, en cachant le puits d’accès à la chambre funéraire. Il revêtait également une signification symbolique : la pyramide était une sorte de gigantesque escalier grâce auquel le défunt pourrait plus facilement atteindre le ciel.
A côté de la pyramide se trouve le temple mortuaire et le "serdab", une cellule contenant la statue de Djoser assis.
Tout au long de l'Ancien Empire, l'on améliora la méthode de construction et l'on remplissait les degrés pour obtenir une véritable pyramide.
L'apogée est atteint avec la pyramide de Khéops à Gizeh, le plus grand édifice jamais réalisé.



Les habitations

Nous possédons peu de renseignements sur les maisons des gens du peuple : nous pouvons imaginer qu’il s’agissait de simples cabanes composées d’une ou deux pièces. Nous connaissons l’aspect des maisons les plus aisées la plupart du temps de manière indirecte, à travers les maquettes déposées dans les tombes, les reproductions picturales et les sculptures ; parfois la structure même des tombes imitait aussi les maisons des vivants. Les demeures des plus riches comprenaient souvent deux étages et étaient précédées d’un portique où s’ouvrait une véranda pour offrir aux habitants un peu de fraîcheur, étant donné le climat torride de l’Egypte. Les différentes pièces étaient réparties autour d’une cour centrale. L’aile résidentielle, comprenant les appartements du maître de maison et le harem réservé aux femmes et aux enfants, était séparée des secteurs des domestiques et des communs. La villa aisée était en effet un ensemble autarcique, qui comprenait non seulement des écuries et des entrepôts, mais aussi de petits ateliers artisanaux.
A Deir el-Medineh, les archéologues déterrèrent en 1914 un village entier, anciennement peuplé des ouvriers qui construisirent les tombes de Louksor. Ce village remonte à l'époque d'Aménophis III.
Dans une enceinte de murs se trouvent soixante-dix maisons alignées, faites en briques crues sur des fondations de pierre et dont les entrées donnent toutes sur une unique rue centrale.
Les maisons comprennent trois pièces et un escalier conduisant à l'étage supérieur ou au toit. La plupart possèdent une cave au sous-sol. Les murs sont décorés et au centre de la pièce principale s'élève une colonne de soutien.



Les palais

Les fondations des palais de Séthi Ier à Abydos, de Ramsès II à Qartir, de Mineptah à Memphis, de Ramsès III à Médinet-Habou et d'Akhnaton à Tell el-Amarna sont bien connues.
Ces palais étaient souvent composés de plusieurs secteurs : la résidence privée du roi, les salles d’audience et les logements du personnel. Tout cet ensemble était entouré de jardins. L’aile résidentielle comprenait les pièces privées du pharaon et le harem où vivaient la reine et les concubines du roi et où les princes étaient élevés.
Un des palais les mieux conservés, celui de Tell el-Amarna, possédait une entrée monumentale qui donnait sur une cour intérieure décorée de statues monumentales du roi Akhnaton et de son épouse Néfertiti. La cour donnait accès aux pièces de réception, grandes salles hypostyles, c’est-à-dire dont le plafond était soutenu par de nombreuses colonnes. Au terme du parcours se trouvait la salle du trône, ornée de trente-quatre colonnes.
Une caractéristique importante du palais royal était le balcon des apparitions en public, ou tribune des harangues, qui donnait sur la rue et où le souverain s'installait avec sa famille pour distribuer dons, décorations et récompenses.
Les palais royaux étaient richement décorés. Les plafonds étaient chargés de stucs, les murs peints de scènes rurales, les sols reluisants et ornés de magnifiques dessins en trompe-l'œil. Des carreaux et des rosaces de majolique formaient les bordures et les encadrements des peintures murales, des fenêtres et des portes. Du palais de Malgata il reste quelques fragments de splendides peintures murales.




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